Ce doit être en 1977 que j'ai découvert ce groupe au travers de cet album paru en 1975 qui était déjà leur second opus.
Par rapport aux groupes bretons que je connaissais déjà Gwendal était assez différent.
En fait, d'une part on avait affaire d'avantage à de la musique irlandaise que de la musique bretonne, d'autre part leur interprétation était très originale.
Musique uniquement instrumentale, très fortement influencée par le jazz et dans une moindre mesure par le rock et même le classique.
J'avoue avoir été assez dérouté au début mais pas longtemps car cette conception complètement différente par rapport aux Stivell, Malicorne, Tri Yann, An Triskell... m'a très vite enthousiasmé.
Les deux solistes (Youenn Le Berre à la flûte et Bruno Barre au violon) étaient tellement brillants que je suis très vite devenu un inconditionnel de ce groupe.
Derrière eux, une très bonne rythmique assurée par Jean-Marie Renard à la guitare, Roger Schaub à la basse et Patrice Grupallo à la mandoline.
Il y a bien entendu aussi des airs bretons dans leur répertoire tout comme une série de compositions inspirées ou non par des musiques celtiques.
Malgré leur virtuosité leur succès ne fut que mitigé en Bretagne.
D'aucun leur reprochant soit d'habiter Paris (même si plusieurs membres sont Bretons), soit de ne pas jouer de façon assez traditionnelle, soit de jouer surtout de la musique irlandaise.
Cela étant un peu ridicule car leur façon d'interpréter la musique irlandaise était aussi très différente de ce que font les bands irlandais.
C'est plutôt en Espagne que le groupe à connu au départ d'avantage de reconnaissance.
Et c'est dans ce pays qu'ils donneront d'avantage de concerts.
La musique de Gwendal est très imaginative et laisse une grande place aux improvisations.
Virtuose de la flûte traversière, Youenn Le Berre excelle également aux whistles, à la bombarde, à la cornemuse et au saxophone.
Ayant toujours été attiré par les flûtes, j'étais en admiration en écoutant toutes ses variations et ses arrangements.
Munie de clés, la flûte traversière en métal peut se jouer sur trois octaves ce qui lui donne d'avantage de possibilités musicales que la flûte traversière en bois (deux octaves) d'habitude utilisée dans les formations folk.
Le son est bien sûr lui aussi différent et fait que la musique de Gwendal est très reconnaissable.
Bruno Barre joue aussi un peu de psaltérion mais est avant tout un très grand violoniste.
Il s'agit bien ici de violon (et non pas de fiddle très différent dans la manière de jouer), un violon classique qu'il fait vibrer dans un très large registre.
Tout à fait capable de passer du classique au jazz puis au folk dans un même morceau.
Du grand art pour ce très grand musicien.
C'est en 1972 que le guitariste Jean-Marie-Renard (qui deviendra plus tard leur manager) décide de former Gwendal en compagnie de son ami Youenn Le Berre.
Originaire de Brest, Youenn Le Berre est de formation classique (premier prix de conservatoire).
Jean-Marie et Youenn vivent à l'époque à Paris.
Ils y recrutent donc d'autres musiciens aux influences diverses (jazz, rock, folk, classique) qui ont tous en commun un intérêt pour la musique celtique.
Roger Schaub (Breton lui aussi) , Patrice Grupallo et Bruno Barre vont tous amener leurs innovations dans Gwendal.
Participant aux arrangements et aux compositions à la fois riches et diversifiées.
C'est le cas dans la composition ci-dessous "Douze degrés" un morceau qui laisse la part belle aux improvisations.
Tombé sous le charme j'ai bien entendu voulu acheter tout les vinyles de ce groupe dont la formation a beaucoup évolué au fil des années.
Entre 1974 et 1981 ils ont enregistré cinq disques et durant cette période le groupe avait peu changé si ce n'est l'ajout d'un batteur (Arnaud Rogers) et les guitares électiques de Ricky Caust puis de François Ovide après le départ de Jean-Marie Renard.
Après 1981 commence une nouvelle époque dans laquelle il y aura de nombreuses allées et venues de musiciens ( Michel Valy, Paul Faure, Olivier Pédron, Patrice Guillaumat, Marc Hazon...)
Cette période est marquée en 1983 par l'arrivée (d'abord comme bassiste) de Robert le Gall.
Grand musicien et arrangeur, Robert fera évoluer la musique de Gwendal.
Il remplace ensuite Bruno Barre au violon et tient également le rôle de guitariste.
Robert (également de Brest) devient le deuxième leader du groupe aux côtés de Youenn.
Ce sont eux qui se chargent de la plupart des compositions.
Avec Gwendal Robert enregistrera quatre cd entre 1983 et 1995 avant de rejoindre (entre autres) le groupe d'Alan Stivell.
"War-Raog" sorti en 2005 marque le début de la troisième époque de Gwendal.
Youenn est le seul "rescapé" de formation des années '70.
Ludo Mesnil (guitares), Vincent Leutreau (violon), David Rusaouen (batterie), Pascal Sarton (basse), Jérôme Guegen (claviers) sont les nouveaux musiciens.
Après ce disque, Gwendal alternera les pauses et les tournées en France et en Espagne mais n'enregistrera plus de disque durant de nombreuses années.
Ce n'est qu'en 2016 qu'ils sortent un nouvel album qui est en fait un live enregistré lors de leur concert à Getxo (Pays Basque).
Mais tout cela c'est une autre histoire...
Pour terminer, un dernier extrait de ce disque qui avait marqué ma jeunesse avec un morceau qui fait un peu penser à la de la musique classique.
Bonne écoute.
Claudine/canelle 31/10/2019 18:22
Rakaniac 31/10/2019 18:58