En 2018 les Tannahill Weavers ont fêté leurs cinquante ans d'existence en sortant un nouvel album "Orach" dans lequel ils ont invité toute une série d'anciens membres et autres amis musiciens.
C'est en effet en 1968 que Roy Gullane (guitare et chant), Phil Smilie (flûtes) et quelques autres avaient formé ce groupe écossais qui allait devenir professionnel après quelques années.
Les "Tannies" allaient rapidement se faire connaître bien au delà d'Edimbourg.
Leurs succès en concerts allait bientôt les pousser à enregistrer un premier 33 tours en 1976 "Are Ye Sleeping Maggie".
Depuis Stivell en 1972 j'étais fan de musique celtique et je connaissais quelques groupe mais je ne savais absolument rien de la musique écossaise.
En 1978, passant chez le disquaire alors que j'étais étudiant, je tombe sur la pochette amusante de ce disque "The old woman's dance" que je décide aussitôt d'acheter.
Dès la première écoute je fus conquis par ces voix, ces cornemuses et ces flûtes et aussi par le tempo de certains morceaux.
De la cornemuse certes mais pas du tout monotone car mêlée à d'autres instruments.
Des mélodies pour la plupart inconnues mais tellement belles, et puis ces chants on ne peut plus rythmés, j'ai très vite été pris par cette musique.
Dans ce disque de 1978, Roy Gullane est au chant, au banjo tenor et à la guitare. Phil Smilie joue des flûtes et whistles et du bodhran ainsi que des vocaux. Mike Ward est le violoniste du groupe, il joue aussi de la guitare. Hudson Swan est au bouzouki, au glockenspiel et à l'harmonium. Enfin Alan Mac Leod est aux cornemuses, aux whistles et au bodhran.
L'écoute approfondie et répétée de ce seul album a fait de moi un fan incontournable des Tannahill Weavers.
Par la suite j'ai écumé les disquaires puis la médiathèque et le Net afin de me procurer tout leurs disques (il y en a 16).
Jouer leurs morceaux (ceux pas trop rapides) aux whistles est également pour moi un must, un plaisir sans cesse renouvelé tant ces ballades de Roy Gullane sont envoûtantes.
Une partie des chansons sont en anglais et le reste en scots (rien à voir avec le gaélique).
Cette langue est proche de l'anglais mais avec certains mots qui sont transformés : yon = your, britter = brother, twa = two, awa = away etc... Il y a aussi de nombreuses élisions.
Donc ce n'est pas toujours facile à comprendre...mais qu'importe.
...Bonnie was yon rosie briar,
that bloomed sae far frae haunt o'man,
Bonnie she and o' how dear,
it shaded frae the evening sun...
En 2010, j'avais eu la chance (car ils viennent rarement en Belgique) de les voir en concert près de chez moi à Dison.
Un merveilleux souvenir que cette soirée qui m'avait aussi permis d'échanger quelques mots avec mon idole Roy Gullane à la fin du spectacle.
Voir les Tannahill Weavers (qui faisaient partie de moi depuis mes 21 ans) en live ce fut quelque chose de magique !
La chanson ci-dessus a été écrite par le poète écossais Robert Burns (auteur de très nombreux textes).
Une fois de plus on peut admirer les harmonies vocales de Roy, Phil, Hudson et Mike mais aussi le talent incroyable de Alan Mac Leod à la cornemuse.
Au fil des années, les Tannies ont (pour des raisons que j'ignore) régulièrement changé de piper.
Alan qui joue sur les premiers albums reste pourtant mon préféré (un jeu puissant sans aucune distorsion).
Composée par Robert Tannahill, la chanson suivante fait aussi partie de mes favorites.
Une mélodie douce et calme avec un texte assez poétique.
A la fin, les whistles mélangées aux notes de glockenspiel mènent à la rêverie.
Après les Tannies, j'ai découvert de nombreux autres groupes en Ecosse (Ossian, Boys of the Lough, Battlefield band, Silly Wizard, Capercaillie, Old Blind Dogs, Runrig...) mais après tant d'années ils demeurent mes favoris.
Alors encore un dernier extrait de ce disque qui aura vraiment marqué ma jeunesse.