Le chanteur Billy Ross est un des membres fondateurs du groupe Ossian.
En compagnie de John Martin (fiddle, mandoline), George Jackson (flûte, fiddle, guitare et sistre) et de William Jackson (harpe celtique, uilleann pipe, whistle) ils enregistrent leur premier album "Ossian" en 1976.
George Jackson - John Martin
Billy Ross - William Jackson
Le nom de Ossian est choisi en l'hommage d'un barde écossais du III ème siècle.
Le groupe s'est toujours efforcé de jouer une musique traditionnelle en utilisant exclusivement des instruments acoustiques.
Musique principalement écossaise avec aussi certaines influences irlandaises car les frères Jackson ont une partie de leur famille en Irlande.
Dès les premières mesures, on est sous le charme de la voix particulière de Billy Ross.
Un assez fort accent écossais (tendance à rouler les "r") mais une voix très douce et qui a quelque chose d'envoûtant.
Billy chante tantôt en anglais d'Ecosse, tantôt en gaelique.
Il joue également de la guitare, du whistle et du dulcimer (instrument des montagnes Apalaches qui est proche de l'épinette des Vosges).
Une série de titres intéressants sur ce premier disque d'Ossian comme les chansons "Let me in this ae night" ou "Oidche Maith Leibh" (goodnight to you).
En 1978, le même quatuor enregistre "St.Kilda Wedding".
Un disque de la même veine que le précédent avec de superbes instrumentaux et des chansons comme "The Braes o'Strathblane" ou "Dean Cadalan Samhach" toujours interprètées avec la même maîtrise par Billy.
En 1981 pourtant, Billy Ross décide de quitter le groupe et il est remplacé par un autre chanteur : Tony Cuffe.
Le piper Iain Mac Donald rejoint également Ossian lui donnant encore des sonorités plus écossaises.
Ossian va enregistrer quatre disques dans cette nouvelle composition.
Entre-temps, William (Billy) Jackson décide d'enregister avec...Billy Ross un autre disque de musique traditionnelle "The Misty Mountain" en 1984.
Mêmes recettes et même type de sonorités que chez Ossian car nos deux compères sont rejoints ça et là par Iain Mac Donald à la cornemuse.
La voix, le dulcimer et la guitare de Billy répondent aux harpes, uilleann pipe et claviers de William.
Avec de très beaux morceaux comme "the lass o'Glenshee" ou "The little cascade" joués tout en finesse par nos deux artistes.
Ensuite, Billy Ross reprend sa carrière solo et William Jackson enregistre encore un album avec Ossian avant de se lancer dans la composition musicale.
En 1994, Billy Ross forme le groupe "Smalltalk" avec un autre piper, Iain Mac Innes et Stuart Morison (sistre et fiddle).
Deux musiciens très réputés qui ont été membres d'un autre fameux band écossais : les Tannahill Weavers.
Ian Mac Innes joue principalement du smallpipe sur ce disque (cornemuse à soufflet moins sophistiquée et au son plus grave que l'uilleann pipe).
Comme à l'acoutumée, des gigues, des reels et des ballades dans ce très beau disque.
On réécoute avec le même plaisir des titres comme "Cumha coire a'cheataic" où la voix pleine d'émotion et de variations est bien soutenue par les whistles Iain.
L'intrumental "The low country dance" fait la place belle aux dialogues entre le fiddle et la guitare ou entre le smallpipe et la guitare rejointe ensuite par le sistre de Stuart.
Des classiques comme "The Thorton Jig" dans lequel on apprécie le brio du fiddle couplé aux pipes si bien soutenu par la guitare de Billy Ross.
Un cd qu'on ne se lasse pas d'écouter.
En 1997, William Jackson peut-être sous l'emprise d'une certaine nostalgie, décide de reformer Ossian.
Mais son frère George est décédé, Tony Cuffe est parti aux U.S.A, Iain Mac Donald est occupé par d'autres projets et John Martin joue avec les Tannahill Weavers.
Il décide donc d'enrôler les musiciens de Smalltalk.
Ossian II enregistre donc "The Carrying Stream" la même année.
Et forcément avec des musiciens aussi rompus à la musique d'Ecosse le disque est de très grande qualité.
Bien entendu, la technique aidant, en entend directement une meilleure sonorité sur ce cd.
Pas de grande révolution au niveau du style bien sûr mais quatre virtuoses qui ont mis tout leur talent dans la confection de ce septième opus du désormais mythique groupe écossais.
Des chansons comme "Fisherrow" ou "Mo chailin dileas donn" sont vraiment remarquables et mettent en exergue la voix de Billy, plus envoûtante que jamais.
De terribles instrumentaux aussi comme la suite "The black Crags" et des morceaux pleins de douceurs comme "Port Lennox" ou "Carrying stream" où le son cristalin de la harpe de William est vraiment mélodieux.
Un très bon dernier cd donc.
Dernier puisque nos musiciens décident une fois de plus de se séparer...provisoirement.
En 2000, Billy Ross enregistre un nouveau disque : "Shore Street".
Et bien entendu, on retrouve sur ce disque William Jackson, Stuart Morison et Iain MacInnes !
Mais d'autres musiciens sont également invités. John Martin (fiddle), Robin Williams (haubois), Kevin Mac Rae (violoncelle), James MacIntosh (percussions), Mae McKenna (vocaux) ainsi que le fabuleux guitariste Tony McManus.
Ce disque est composé de 12 chansons.
Billy Ross interprète un certain nombre de standards de la musique écossaise comme "Lady Mary Ann" (autrefois popularisé par les Tannahill Weavers). En plus de la voix toujours mélodieuse de Billy cette chanson est intéressante pour les vocaux de Mae McKenna et le hautbois de Robin Williams.
Billy Ross
"Gloomy Winter" est un autre titre incontournable.
Cette chanson très poétique est aussi au répertoire des Tannies et à été reprise par le Breton Nicolas Quemener.
Billy nous chante une version très personnelle de "Matty Groves". La musique est très différente de la version chantée par "Fairport Convention" dans les années '70.
Mais le résultat est très bon lui aussi.
L'impression d'ensemble que l'on ressent à l'écoute de ce cd est très positive.
Et c'est en partie également dû à la présence du virtuose de la guitare qu'est Tony McManus.
Présent sur de nombreux morceaux, Tony est remarquable sur des titres comme "Rashie Moor" ou "Mill o'Tifty's Annie".
Ce musicien relève encore le niveau d'un ensemble qui était déjà très bon.
Shore Street, un album à conseiller à tout amateur de folk écossais.
En particulier aux nostalgiques de la période Ossian.