Le 16 février 2012, Alan Stivell remplissait donc l'Olympia de Paris à l'occasion du 40 ème anniversaire de son concert de 1972.
Parmi les musiciens invités, le guitariste Dan Ar Braz et le violoniste René Werneer qui accompagnaient Alan à l'époque.
Si l'image de Dan Ar Braz (carrière solo, Héritage des Celtes) est restée bien présente à l'esprit de la plupart des amateurs de celtique, beaucoup d'entre nous avaient perdu de vue René Werneer.
René avait fait ses débuts dans la musique folk en 1971 aux côtés de Gabriel Yacoub.
Fin de cette même année, Alan va les engager tous les deux pour faire partie de son nouveau groupe.
René Werneer restera quatre ans aux côtés d'Alan avec qui il enregistrera quatre disques :
Alan et René en 1973
A l'Olympia (1972)
Chemins de terre (1973)
A Langonnet (1974)
A Dublin (1975).
Dans l'intervalle, René se produira deux fois au Festival de Kertalg (Moëlan sur Mer) en 1972 et 1973.
Sur les 33 tours extraits de ces festivals, René joue des morceaux soit en solo, soit avec Gabriel Yacoub ou encore avec le chanteur Happy Traum (USA).
A ces festivals, René rencontrera aussi les membres du groupe irlandais Planxty qui l'inviteront à jouer avec eux sur scène.
Fin 1975, Alan s'oriente vers d'autres projets (disque "Treman Inis" en l'honneur de poètes bretons) et se sépare de ses musiciens à l'exception de Dan Ar Braz.
René Werneer, Michel Santangeli, Jacky Thomas et Pascal Stive vont alors former le groupe "Ys" en compagnie du guitariste Pierre Chereze.
En 1976, ils enregistrent le disque "Madame la Frontière".
Et ce groupe (dont les sonorités rappelaient en partie celles du disque "A Dublin") remporta un certain succès.
Pour les avoir vus en concert à Liège à l'époque, je confirme qu'ils s'y entendaient pour mettre de l'ambiance.
Fin 1976, "Ys" se sépare pourtant et tandis que ses trois compères forment le groupe "Keris", René Werneer rejoint "Malicorne" sur scène (remplacement provisoire de Laurent Vercambre) durant un an.
En 1977, il se lance ensuite dans le projet musical "L' Habit de Plumes".
Claude Alvarez-Pereyre (violon) , Jean Chevalier (batterie), Claude Le Péron (basse), Jean-Luc Chevalier (guitares) Brian Gulland (basson-flûtes) font partie de ce groupe.
La musique de l'Habit de plumes est un mélange de pop-rock, de musique folk et médiévale.
En plus de jouer de plusieurs instruments, René y chante également.
En 1978, "Ecoutez tous pauvres et riches" sera le second album de l'Habit de plumes.
Puis en 1980, il enregistre avec la chanteuse Catherine Ribeiro l'album "la Déboussole"
Nouveau disque en 1981 avec " Musiques traditionnelles et savantes pour les violons" encore en duo avec Claude Alvarez-Pereyre dans un style complètement acoustique.
Après cela, René participe à des festivals de musique irlandaise avec le guitariste Alem Alquier
avant de former "La Réjouissance française " un quatuor à cordes.
C'est avec ce quatuor (François Cosic (violon), Philippe Hoclet (alto), Dominique Puchard (violoncelle))
qu'il participe en 1990 au cd "Bel" de son ami de toujours Gabriel Yacoub.
Ensuite, René Werneer quitte la scène pour se consacrer à l'enseignement.
Et d'après une de ses élèves, René oriente uniquement ses cours sur la musique classique.
Très peu intéressé par les musiques récentes et critique par rapport à la société actuelle, René donne
des cours très variés qui vont bien au delà du cadre de la musique.
"De véritables leçons de philosophie" dit-elle.
En plus de la musique, René Werneer transmet à ses élèves un goût et une ouverture pour tout les arts en général (peinture, littérature...).
Pas étonnant que, pour les étudiants motivés, ce professeur soit particulièrement apprécié.
En rejoignant Alan sur la scène de l'Olympia, cela fait donc longtemps que René Werneer ne s'est plus produit en public.
Dans une interview avant ce concert, Alan a dit qu'il n'avait plus vu René Werneer depuis cette époque (1975).
L'émotion est donc grande lors des retrouvailles sur scène.
Emotion pour moi aussi car comme déjà expliqué dans des articles précédents René fait partie des idoles de ma jeunesse.
Il faut dire que son style était étonnant.
Parfois sautillant, toujours souriant, René Werneer impressionnait par sa virtuosité et par la qualité de ses arrangements au violon.
Appelé "fiddle" (comme en Irlande et en Ecosse) ce violon me donnait l'impression d'être magique.
C'était la première fois que j'entendais jouer de cette manière cet instrument que je croyais réservé à la musique classique.
Avec la harpe, les flûtes, la guitare électrique, la batterie, la basse, le dulcimer, l'orgue...et le fiddle, la musique d'Alan Stivell partait vraiment dans toutes les directions.
Quelle richesse de sonorités, quelle diversité !
Je n'ai hélas pas eu la chance d'assister à ce concert mais d'après les infos récoltées sur le Net, ce fut grandiose.
Alan démarra en s'adressant au public.
En 1972, il n'avait pas imaginé tout ce que que ce spectacle à l'Olympia allait déclencher.
Ni cet engouement du public à son égard.
Il rappela aussi que c'est la harpe recrée par son père (Jord Cochevelou) qui était à la base de toute sa prise de consience et de sa démarche musicale.
Alan et ses invités ont interprétés pas moins de 32 titres dans ce concert de 2012.
Deux parties plus les rappels qui ont permis aux spectateurs de ré-entendre tous les titres de 1972 plus des morceaux puisés dans tout le répertoire d'Alan (Ne bado ket atao, Brian Boru, Té, Bleimor le Bagad, Son ar chistr...)
Un public qui ne se contenta pas seulement d'applaudir mais qui dansa aussi sur certains titres (An Dro...).
Alan était entouré de sa nouvelle équipe : Marcus Camus (batterie-percussions) , Gaëtan Grandjean (guitares), Raphael Chevalier (violon-mandoline) et Edouard Leys (claviers).
Plus le Bagad Quic -en- Grogne de Saint- Malo (cornemuses, bombardes, tambours), Nolwenn Leroy (chant), Robert le Gall (direction musicale-mandoline-violon), Dan Ar Braz (guitare électrique) , Kevin Camus (whistle-uilleann pipe), Pat O' May (guitare électrique), Johann Mac Iver (flûte-small pipe- chant) et bien sûr René Werneer.
Quelques images de ces retrouvailles :
The trees they grow high
Puis "The King of the Fairies"
avec trois violonistes René (années '70) + Robert Le Gall (années '90) + Raphael Chevalier (années 2010).
Bien entendu, ce concert 2012 va faire l'objet d'un dvd qui sortira dans peu de temps.
A noter enfin qu'Alan vient de sortir un cd best-of "Ar Pep Gwellan"
Ce double album reprend une série de 16 chansons sur premier cd et la ré-édition remastérisée du concert à l'Olympia de 1972 sur le second.
Alan, René, Dan, Nolwenn, Robert et les autres...merci d'être là !
Trugarez Vraz !
Pour d'autres infos et photos :
ESTEVAN 28/10/2015 16:39
Rakaniac 29/10/2015 22:28
Esclarmonde 25/02/2012 07:50
Laret Jean-Pierre 23/02/2012 08:55
Joëlle Eichenberger 23/02/2012 08:33